FOCUS sur sa relation au travail : utile ou inutile

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Métier indispensable, métier essentiel = donner du sens = trouver sa place dans la société?

Quel sens au travail dans sa vie? Quel est notre relation au travail en ce temps de confinement?

 

« To be or not to be ? », « As-tu pensé à ton avenir ? », « Tu feras quoi quand tu seras grand ? ». La liste est longue. Qui n’a pas entendu ces questions, dès son plus jeune âge ? « Tu dois réussir ta vie ».

Aujourd’hui, c’est la crise. Nous sommes contraints de rester enfermés. De mettre les « costumes » au placard. Après toutes ces années, à nous répéter de réduire les écrans, de moins nous connecter. Nous sommes face à cette réalité : c’est le seul moyen aujourd’hui de se contacter, de passer commande, et travailler encore un peu. Nous n’avons jamais été autant sur le cloud !

Mais où sont passés les cadres dynamiques, et ceux qui foulent le pavé tous les jours et les bouchons interminables ?! A cet instant, c’est aussi la crise existentielle : suis-je utile ? A quoi je sers ? Et surtout, mon métier doit-il être essentiel pour lui donner du sens ? A l‘heure du confinement, certains sont sur le pont : les soignants, les postiers, les livreurs, les caissiers, les éboueurs, et bien d’autres. Mais pas certains d’entre nous…

Oui, la période est inhabituelle. Elle met à mal les repères et les fondamentaux parfois. Il est pour certains difficile de trouver son rôle, sa mission. Surtout là aujourd’hui. Mais n’oublions pas que les rôles ont été répartis. Le choix n’a pas été possible. Nous n’avons pas complètement la main. Le message premier est : restez chez vous. Déjà, ça c’est agir. Oui vous n’êtes pas en train de vous agiter et de courir partout. C’est ça aussi, faire autrement, nous pouvons faire, jouer, vivre différemment. Et c’est là que les choses sont dans nos mains et nous agirons davantage :

  1.  Nous sommes tous responsables de la manière d’accueillir et de traiter les informations et les évènements. Un des quatre accords Toltèques précise : « Quoiqu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle ». C’est-à-dire « donner votre accord » pour qu’ils vous impactent de telle ou telle manière. L’approche systémique dit la même chose, nous sommes responsables dont nous accueillons et nous traitons nos émotions.
  2. Les métiers qui ont moins d’utilité non n’en pas moins de sens
  3. Notre activité, notre métier n’a le sens qu’on lui donne et c’est ça le plus important
  4. Il est de notre responsabilité de définir le rôle de notre vie en premier lieu

Car souhaiter être utile ou se rendre utile, se sentir utile dans le monde, pourquoi pas. Mais, il est impératif, tout comme en management, que pour respecter l’autre, les membres de son équipe, être juste, il faut avant tout se respecter. Penser à soi pour ensuite prendre soin des autres dans la juste mesure, distance.

Pour ce qui est de l’engagement, il doit rester une motivation vraie, vous faire vibrer. Et non une contrainte (parce que si ou parce ça…Parce que c’est la crise). Vous pouvez exercer un métier dans la relation d’aide, si c’est ce qui vous motive quand vous vous levez le matin. L’essentiel est de se demander ce que l’on veut faire de sa vie. C’est un choix ancré avec vous.

La question du sens de votre travail est en fait très personnelle. L’objectif n’est pas de pratiquer coute que coute un métier parce qu’il a une grande notoriété. La question fondamentale est : « Pour quoi, pour faire quoi, je souhaite me lever tous les jours ? » Quelles sont les motivations réelles avec vous ?

Rappelons-nous que nous ne pouvons pas seulement travailler pour nous nourrir et assurer nos besoins primaires. Que deviendraient les métiers de la culture, du cinéma, des arts divers, du bâtiment, du paysage, et bien d’autres. Et pourtant, ils sont aussi à l’arrêt. Tout à une place dans le système. Il est actif différemment et est sollicité plus ou moins fort en fonction des situations. Actuellement c’est mis en exergue, nous sommes en période de crise, les règles sont modifiées.

Avant tout, recentrez votre façon de travailler. Le premier pas n’est pas forcément de tout remettre en question, tirer un trait sur son activité ou donner sa démission. Je parle de savoir-être : vous pouvez être dans l’artisanat et face à la crise, décider d’abandonner le secteur. Et pourtant, quand j’évoque le savoir-être, pourquoi plutôt ne pas continuer de porter vos valeurs dans votre métier. Pourquoi ne pas acter de valoriser les savoir-faire de l’artisanat pour ne pas qu’ils disparaissent et de réfléchir à comment faire pour ça. Plutôt que de laisser le monde s’inscrire dans l’éphémère, la consommation et la destruction des matériaux dont le recyclage n’est pas identifié.

Pour d’autres secteurs, pourquoi ne pas réduire les réunions. Pour se remettre davantage à « produire » et développer vos savoir-faire, pour voir concrètement les produits, les créations de votre travail. Se recentrer, moins gérer les mails, prioriser, sélectionner les réunions. Remettre de l’humain dans votre organisation et vos relations au travail.

Pour tout le monde, il est important de prendre conscience que vous faîtes un métier qui a du sens pour vous ou non. Oui la crise va certainement faire évoluer votre façon de travailler. Peut-être allez-vous davantage être attentifs à l’éthique des entreprises avec lesquelles vous collaborez en étant aussi plus strict dans le choix de vos missions.

A chacun son chemin, peut-être que pour certains, le confinement sera le déclic pour un changement de métier ou d’organisation en profondeur. Il est une période où on se pose et on prend le temps de se recentrer ou d’ouvrir les yeux. Cela arrive en dehors d’une crise. Parfois, un événement peut déclencher cette réflexion.

Alors oui, c’est normal, de se poser moult question, de se demander comment sera la suite. Si effectivement vous irez au bout de vos réflexions. Mais ne retournez pas tout en vous. Faites simplement de votre mieux. Ce focus est humble et n’a que la fonction d’éclairer et de favoriser la réflexion ou un début de guidance. Les choix et les décisions appartiennent à chacun.

En attendant, le message pour être solidaire, est, dans l’instant : restez chez vous. Et l’appliquer, c’est vous respecter, respecter les autres et l’univers.

Sandy KERHERVÉ
Coach et formatrice
Spécialité en bien-être et qualité de vie au travail
Accompagnement des zèbres.